A la rencontre de Pascal Poirot

L’art est une discipline très personnelle, bercée d’une multitude de mouvements, de genres ou encore de supports.
Très souvent rattaché à un style bien précis, qu’on lui veut souvent « propre », l’artiste doit trouver sa place dans un univers varié, riche et sans cesse en mouvement.
 
Dans l’univers artistique, certains artistes sortent du lot en proposant des œuvres hors du commun, présentant une forme d’art peut être rattachée à un mouvement ou à un style, mais, qui par un petit quelque chose se démarque des autres.
Nous avons échangé avec monsieur Pascal Poirot, alsacien, habitant de la vallée de Villé et surtout, artiste plasticien !
 
L’art de Pascal est très singulier. Varié, mélangé, original, classique, moderne, … Tout semble s’accorder pour offrir des œuvres colorées, dynamiques et pleines des richesses de divers univers artistiques mais dégageant une sorte de paix et de sagesse !
Le travail de Pascal pourrait arborer le titre d’unificateur et de fédérateur des mouvements artistiques modernes ! Mais je crois que le plus important est de se rappeler qu’une œuvre d’art et que l’art en général ne sera pas perçu de la même manière par différentes personnes !
 
Nous partons donc dès maintenant à la rencontre de Pascal pour lui poser des questions sur son travail, sa vie et pour comprendre qu’elle est SA vision de l’art !

Bonjour Pascal,
Est-ce que vous pouvez commencer en nous disant qui vous êtes ?

Vous êtes aujourd’hui un habitant de la Vallée de Villé puisque vous vivez et créez à Neuve-Eglise. Pourquoi avoir choisi de vivre dans la Vallée ? Est-ce que ce lieu vous inspire ?
Né à Strasbourg ou j’ai fait mes études en arts plastiques, et histoire de l’art, La vallée je la découvre avec Yves Siffer, et d’autres amis avec l’association « Hors-cadre » qui présentait l’art contemporain dans les villages, à Neubois et ailleurs et organisait les visites d’ateliers en « Moyenne-Alsace » dans les années 90 essentiellement.
La vallée est évidemment un lieu séduisant, extra-ordinaire autant par son patrimoine que par le dynamisme de ces habitants qui ont pour la plupart conscience que les activités humaines peuvent s’accompagner de la protection de l’environnement et de la transmission. Bien-sûr que c’est un lieu inspirant et magnifique

Pascal, comment devient-on artiste ?
On ne devient pas artiste, ce sont des personnes qui vous collent cette étiquette un jour, il n’y a pas d’appellation plus galvaudée.

Est-ce que vous avez toujours voulu faire et vivre de la peinture ou est-ce que ça vous est tombé dessus un peu par hasard ?
Je peins effectivement assidument depuis longtemps et j’avais cette idée d’en faire mon métier. Mon père n’était pas trop d’accord …

Quel est votre cursus et quelles formations avez-vous suivies ?
Ouvrier forestier, brasserie du pêcheur pour acheter ma mob, université de Strasbourg, un peu de philo.
J’ai passé un peu de temps à regarder vos peintures ! En toute objectivité j’aime beaucoup vos réalisations de par le simple fait qu’elles m’inspirent le changement et la diversité !

Vos cabanes par exemple ! Ces réalisations se ressemblent beaucoup mais malgré tout, elles offrent toutes une sensation différente lorsqu’on les regarde. Ce sentiment est encore plus fort sur votre série « Point de vue et refuge » ! Chaque œuvre offre un voyage dans un imaginaire différent !
Pouvez-vous nous parler un peu de votre vision et de ce que vous souhaitez faire passer dans votre travail ?
La peinture ce n’est pas forcément un truc d’intellectuel. J’essaye de me débarrasser au contraire de trop de savoir-faire ou de savoir-penser, j’ai peut-étre une démarche mais je ne cherche pas a faire passer quelque chose. Si on peut avancer dans ce métier c’est en se délestant
C’est le regard des autres qui met l’éclairage sur mon travail.

Peignez-vous pour vous, pour vous faire plaisir et parce que vous trouvez ça beau et dans l’idée « ça me plaît, c’est le principal et si ça plaît aux autres tant mieux ! » ou alors est-ce que c’est tout l’inverse, vous créez en priorité pour faire plaisir aux autres ?
C’est une question intéressante, je crois que l’exercice de la peinture engage des dialogues divers, avec soi, avec les autres, avec la vie, laquelle est probablement célébrée au passage.

Comment travaillez-vous ?
Quelles sont les techniques artistiques que vous aimez et que vous utilisez le plus souvent ? Peinture, gravure ?
Peinture mais dans la peinture il peut y avoir des techniques diverses, dripping, ponçages, gravure, impressions, coulures etc…
 
Et vous supports ? Je crois avoir vu des carnets entiers de vos peintures ?
Carnets de croquis, livres peints, peinture sur bois ou toile.

Comment décrivez-vous « votre art » et y-a-t-il un mouvement qui vous définisse ou du moins vous corresponde ?
Début des années 80 quand j’ai commencé à exposer on parlait de « Nouvelle Figuration » une figuration qui s’inspirait de l’illustration, de la BD, du cinéma, parfois la limite avec l’art abstrait ou conceptuel se fait moindre, je serais plutôt « figuratif » mais la seule copie de l’apparence extérieure du monde est bien pauvre.
 
Qu’est-ce qui, dans une œuvre que vous allez croiser, va vous faire vous arrêter et du coup, vous interpeller et vous plaire ?
Je ne le sais jamais à l’avance, le laid peut être beau parfois.

Êtes-vous attaché à un style ou un mouvement artistique précis ? 
J’aime beaucoup la photo
 
Pascal, qui est votre artiste favori ? Qui est, celui ou celle dont les œuvres vous plaisent et vous parlent ?
Je dirais David Hockney et aussi Peter Doig

Je vous pose une série de questions et vous essayer de répondre sans réfléchir (ou pas trop:-) )
 
Une couleur ? Rouge
 
Une matière ? Bois

Un son ? le vent
 
Un endroit ? La salière
 
Une personne ? Jocker

J’ai également compris que la nature était pour vous très importante et que vous étiez attaché à sa protection.
Est-ce-que vous êtes mobilisé dans la protection de notre environnement et si oui, comment ?
La nature, on en fait partie, ce qui se passe en ce moment va s’amplifier, certains voudraient encore plus de profits à court terme, cela ne profitera à personne à la fin.
Comme disait Chirac dans son coup de com « la maison brûle et nous regardons ailleurs. »
Difficile de lutter contre tout cela, individuellement on essaye et collectivement ; les élus et politiques ici dans la vallée verte (encore de la com) en ont pris la mesure, je veux bien le croire et certains depuis longtemps. Cela parait pourtant dérisoire.

Je vous avoue que cette vidéo dans laquelle je vous ai vu offre un sentiment de bonheur, de sérénité et une quiétude certaine. Est-ce-que le quotidien d’un artiste est tout le temps comme ça ou est-ce qu’ aujourd’hui, vivre de son art n’est pas de tout repos et demande de efforts constants ?
Le bonheur exige de l’attention et un effort constant, il faut toujours courir après …
 
Ou peut-on voir votre travail ? À l’atelier

Pascal si je ne me trompe pas, vous travaillez et exposez à l’international ! Où vos œuvres ont-elles déjà été exposées ?
Allemagne, Suisse, Italie, Espagne, Tchéquie.

De quoi êtes-vous le plis fier, sur le plan artistique ou non, dans ce que vous avez déjà réalisé ?
Je crois que c’est la réalisation et l’installation de vingt peintures dans le temple d’Abreschviller (57)
 
Avez-vous un rêve d’artiste ? Une chose que vous aimeriez réaliser mais qui est difficile techniquement ou financièrement ?
J’ai des rêves qui ne coutent rien.

Que souhaiteriez-vous faire passer aux habitants de la vallée pour les pousser vers l’art, et surtout pour les pousser à découvrir des nouvelles formes d’art ?
Je pense que les écrans et tablettes peuvent susciter l’envie d’aller vers les musées, et puis aller aux ateliers ouverts fin-mai pour voir les artistes dans leurs ateliers.

Plus de renseignements sur les ateliers ouverts sur le site internet : https://ateliers-ouverts.net/ateliers/latelier-perche/ 


Nous vous remercions pour le temps que vous nous avez accordé et je vous propose de nous quitter sur les paroles de la chanson d’Alain Baschung.


Bonne continuation et à bientôt !

 


 
Seul le chien se souvient
Seul le chien vous attend
Dommage qu’il vive si peu de temps
La paume est de cette enclume
Où tout est dessiné
Et l’étoile et la lune
Et le cœur des marais
Toutes les lignes tracées
Roulent pour la solitude
Ce ventre constellé
De manquer d’habitudes
Seul le chien se souvient
Seul le chien nous attend
Dommage qu’il vive si peu de temps
Type tordu
Corps fiévreux
Aux mains en plot romance
Promise aux contredanses
Aux créneaux hasardeux
Il nargue des sirènes
Leur chantent des adieux
Du feutre sur les yeux
Plus tard quand ils reviennent
Seul le chien se souvient
Seul le chien les attend
Dommage qu’il vive si peu de temps
C’est la dernière étoile
Que je vois s’allumer
C’est le dernier soupir
Que je m’entends pousser
Qu’on me porte, qu’on m’installe
Qu’on me donne à chauffer
Une dernière salle
Que je vois défiler
Un à un ces visages
Pour qui j’aurais compté
Mais l’heure a beau tourner
Au milieu de la salle
Seul un chien me regarde
Seul le chien se souvient
Seul le chien nous attend
Dommage qu’il vive si peu de temps

Curieuse et passionné de nature, de chevaux et de balades, je serai ravie de vous faire découvrir les trésors de la vallée de Villé !

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