Blog Tourisme Vallée de Villé

A la rencontre de Sophie Borghesi

Nous sommes dans une aire de changement climatique, dans une aire de prise de conscience et surtout d’éducation ou rééducation de nos mœurs.

Qui de mieux placée qu’une enseignante pour éduquer et sensibiliser la nouvelle génération, qui à travers ses propres mots sera ensuite capable de toucher parents et grands-parents pour que tous ensemble nous trouvions des solutions pour sauver notre si belle et précieuse planète terre.

Le sujet fait débat et ne place pas tout le monde sur la même ligne de pensée mais Sophie Borghesi a tout de même choisi ce sujet pour publier sa première BD.

Elle même fille d’instituteur (notre cher et sympathique Michel, si dévoué par la vallée et sa communauté), Sophie sait trouver les mots pour aborder cette problématique à travers une histoire inspirée par son fils Rémi.
Une histoire de famille ?

Nous avons rencontré Sophie pour lui poser des questions, tant sur cette aventure littéraire, que sur le climat en lui-même.

-Bonjour Sophie,
Est-ce que vous pouvez commencer par vous présenter s’il vous plait ?
Bonjour,

Sophie Borghesi, je suis enseignante depuis 20 ans, j’ai toujours aimé dessiner.
J’ai pris des cours de dessin, des cours de bande-dessinée pour pouvoir publier et éditer, surtout réaliser d’abord, l’histoire écrite par mon fils Rémi.
Donc je suis enseignante et maman dans ce projet… et illustratrice.

-Et quel âge à Rémi aujourd’hui ?
Maintenant il est en seconde, et il a écrit cette histoire quand il était en sixième, sur ses feuilles de classeur de collège. Il ramenait les petits dessins du début.

Donc lui il est vraiment fan de mangas, « one piece », « dragon ball », tout ça… et il avait imaginé ce monde de « météologia » avec tous les personnages. Il me l’a montré et je lui ai dit : « aller, on fait l’histoire ensemble ! »

-William Shakespeare disait, « to be or not to be, telle est la question ». Pour l’office de tourisme de la vallée de Villé, la question (qui nous le pensons sera un jour aussi célèbre que la tirade du célèbre dramaturge) c’est : êtes-vous originaire de la vallée de Villé ?
Non, je suis né à Altorf, à côté de Molsheim.

J’ai fait mes études à Strasbourg, mon mari est parisien et quand on a voulu s’installer et acheter une maison, on a trouvé dans la Vallée de Villé !
Pourquoi la Vallée de Villé? Parce qu’on s’est un peu renseigné, on y avait des amis, ça bougeait bien avec toutes les associations , Décibulles. C’est situé à la campagne, un lieu de vie magnifique et en même temps un endroit où on ne s’ennuie pas ! On a aussi vu qu’il y avait la MJC pour les enfants et on a choisi une maison qu’on pouvait acheter.
Depuis on habite Albé et on participe à la vie du village qui est très fournie.
On a trouvé une deuxième famille à Albé, les gens du théâtre, du village,  c’est un peu comme oui, une deuxième famille.

 

-Si vous n’êtes pas native de la vallée, vous y travaillez et occupez un poste d’institutrice à l’école de Saint-Martin.
Qu’est-ce qui vous plait dans votre travail et est-ce qu’il vous a aidé dans la création et rédaction de « météologia » ?
Ce qui me plait ?! Déjà, le contact avec les enfants, on est toujours entourés, on doit quand même un peu diriger tout en restant proche et bien veillant. Ce n’est pas un poste de chef, c’est un poste d’accompagnant plutôt.

C’est du coup un poste qui me convient parce que le poste de chef ça ne m’attire pas beaucoup.

Accompagner, ça c’est bien, ça me plait !
C’est surtout très créatif.
Il faut créer toues les séances, en français, en maths en musique et c’est ce que j’adore. Ce que j’aime vraiment beaucoup c’est le fait qu’il y ait toutes les matières. On peut faire du sport, de la musique, du dessin, du français, des maths, on peut tout relier pour faire des projets, pour rencontrer des autres personnes.
Mais pour vivre tout ça il faut avoir envie de sortir de sa classe, de faire des projets. Ce qui peut-être un peu difficile à Saint-Martin et dans la Vallée c’est d’être tout seul dans sa classe avec ses petits élèves et il faut s’obliger à voir d’autres choses parce que c’est ça que les élèves de la vallée doivent voir, ils doivent voir d’autres choses. Leur vallée est magnifique ils s’y sentent bien mais il faut qu’ils apprennent à connaitre le monde.

-Est-ce que les enfants de votre / de vos classes vous ont inspiré dans la rédaction ou les illustrations et est-ce que la BD est adaptée pour leur âge ?
Bien sûr et à force de fréquenter des élèves de CP à CM2 j’ai fait une BD pour des élèves de CP à CM2. C’est parce que c’est un âge que je connais, je sais ce qu’ils aiment c’est-à-dire des histoires où ils sont émus mais aussi où il y a de l’aventure tout en ayant des dessins encore doux.

Donc oui c’est certains, mes élèves m’ont guidé et inspiré pour illustrer ma BD.

-Si j’ai bien compris Sophie, le monde de « météologia » n’est pas né du fruit de votre imagination, mais de celle de votre fils Rémi.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer s’il vous plait ?
Oui, « météologia » est née du fruit de l’imagination de Rémi.

Il a créé une histoire sur les nuages à partir d’un épisode de « One Piece » qui se passe… dans les nuages.
Dans ce monde de « métélogia » Rémi a créé 5 nuages ; le nuage soleil ; le nuage pluie, le nuage vent, le nuage neige et le nuage orage.
Je trouvais ça intéressant et j’étais fière  de ce qu’il avait imaginé, de cette histoire sur le climat, d’avoir imaginé et dessiné Dioxyde qui est le méchant.
On a changé des choses, car j’ai pris des cours de BD et nous avons modifié en fonction de ce que j’ai appris pour améliorer le travail.

J’ai toujours voulu écrire un BD. C’était un rêve. Il y en a qui veulent gravir le Mont-Blanc moi je voulais faire une BD dans ma vie donc j’ai dit allé vas y et le fait que ce soit l’histoire de Rémi ça va me motiver d’aller au out et il y aura un sens à tout ça.
Il y a eu un échange, ça s’est vraiment fait avec Rémi.

-Sans spoiler cette histoire à nos lecteurs (vos futurs lecteurs) est-ce que vous pouvez nous expliquer de quoi parle cette bande-dessinée ?
Cette histoire se passe dans le monde de « météologia » qui est un monde imaginaire composé de 5 nuages, avec une météo différente sur les 5 nuages et des habitants différents sur les 5 nuages.

Sur le nuage pluie, il pleut tout le temps et on va avoir des habitants qui sont habitués à ce climat.
Tout se passe bien mais un jour sur le nuage pluie il s’arrête de pleuvoir, du coup, c’est la catastrophe, les nuages s‘évaporent. Le personnage de petit nuage va devoir résoudre cette perturbation climatique et parcourir les différents nuages de météologia.
C’est une sorte de road movie car il va aller sur chaque nuage, rencontrer chaque type d’habitants, et combattre le méchant Dioxyde qui est une sorte de monstre intangible et mécanique qui a perturbé le climat en volant des objets magiques.
dans cette histoire il y a des aventures, il y a des supers pouvoirs, il y a des épreuves. A la fin, ils vont tous collaborer pour résoudre la situation.

-Il apparait clairement que vous souhaitez impliquer vos lecteurs contre le réchauffement climatique, mais en plus, vous abordez le thème de la confiance en soi.
En plus de sensibiliser les lecteurs sur le climat, souhaitez-vous aider les enfants dans leur développement ?
Oui, on aborde le thème de la confiance en soi et le travail d’équipe puisqu’à la fin tous les habitants vont devoir collaborer tous ensemble pour faire pousser un arbre magique qui s’appelle Foresto.

C’est Foresto qui va combattre Dioxyde.
Donc tous les habitants sont différents, ils ont des apparences différentes mais c’est tous ensemble, de tous les nuages que l’on va réussir.
Je voulais montrer à mes élèves qu’eux, même s’ils sont petits aujourd’hui, ils deviendront grands et que même petits en bien ils peuvent transmettre des idées et qu’ils peuvent y arriver.
J’ai voulu faire passer un message positif pour leur ire, non, vous n’allez pas vivre dans un monde horrible car on entend plein de choses comme ça.


-J’ai lu dans la presse que vous aviez choisi d’écrire une histoire non genrée.
Il n’y a donc pas d’homme ou de femme dans météologia ?
Pourquoi et quel est l’intérêt d’avoir fait ce choix ?
En fait je veux dire que cette histoire n’est ni pour les garçons ni pour les filles. Je veux dire que les garçons et les filles peuvent se retrouver dans petit nuage qui est un « nuage ».

Dans certains salons, j’ai remarqué qu’il intéressait aussi bien les filles que les garçons.

-Pour qui avez-vous écrit cette histoire ? Y-avait-il une tranche d’âge ciblée ?
La tranche d’âge ciblée c’est le primaire.

Est-ce que je l’avais réalisé avant de le faire ? Non !
Je n’étais pas dans l’esprit de publier mais dans l’esprit de faire, de réaliser la BD de mon fils. Donc inconsciemment j’ai dessiné pour des CP-CM2 parce que c’est là-dedans que je baigne. C’est maintenant que c’est publié que je me rends compte du public qui apprécie et c’est celui des premières BD.

-Pensez-vous que la jeune génération est plus sensible à la question du climat et plus encore, pensez-vous qu’elle soit capable de sensibiliser les parents et grands-parents sur la prise de conscience rapide nécessaire ?
Ils sont bien sûr plus sensibles à la question du climat, ils sont très sensibles à la question de l’environnement, on en parle beaucoup en classe, on en parle beaucoup autour d’eux. Il y a aussi beaucoup de littérature jeunesse qui sort sur le sujet.

Oui ils sont capables de sensibiliser les grands-parents mais je pense que les grands-parents, en tout cas dans la vallée de Villé n’ont pas besoin d’être sensibilisés car eux aussi sont conscients des problèmes du climat. Il y a d’ailleurs beaucoup de parents et des grands-parents qui achètent la BD pour les enfants et petits-enfants pour le sujet en se disant que ça parle d’environnement et que c’est bien, que ça va les intéresser.

C’est un sujet que les enfants apprécient car ça leur parle.

-Sophie, avez-vous réalisé toutes les illustrations de cette bande dessinée ?
Oui j’ai fait ça ! C’était long, ça m’a pris 4 ans !

Je dessine en grand format mais maintenant j’ai appris, aujourd’hui ça irait peut-être un peu plus vite.

Qu’est-ce qui vous plait le plus, écrire ou dessiner ? 
En fait j’aime les deux !

Je dirais du coup …. Inventer !

-Aviez-vous déjà illustré des histoires, que ce soit pour d’autres auteurs ou pour présenter des travaux à vos élèves ?
Oui, j’ai illustré un album jeunesse pour Claire-Lyse Schmitt qui a écrit « Quand Emile est mort ».

Elle voulait pouvoir parler de la mort aux enfants et elle m’a demandé de l’illustrer.
C’est pour ça qu’elle est dans les remerciements car c’est quelque chose qu’on ne refuse pas à sa meilleure amie et donc j’étais un peu mise au pied du mur.
Je lui ai demandé si elle était sur et  donc j’ai fait ces illustrations en me disant je peux le faire !
Ca a été un point de départ.

-Est-ce que ce vous dessinez depuis toujours ou avez-vous suivi des cours pour réussir à si bien illustrer cette histoire ?
Oui j’ai suivi des cours à l’école Alsace image, des cours du soir ou du samedi matin avec Johannes Roussel qui est dessinateur de bande dessinée. Il m’a beaucoup aidé, ça m’a permis de tenir tout le long du projet et d’avancer.

Au début il me disait « mais non, en un an on ne fait que 4/5 pages » et moi je lui disais mais moi je veux faire une BD ! Et même s’il n’y croyait pas au départ et bien je suis allée au bout du projet.
Johannes m’a beaucoup aidé et corrigé. Il a repris quasiment toutes les mains des personnages, parce que les mains pour savoir comment elles se placent c’est compliqué.

-Vous avez décidé de reverser 1€ par bande dessinée vendue à Maison de la Nature du Ried et de l’Alsace Centrale.
Est-ce que la maison de la nature vous a aidé sur le questionnement environnemental de votre histoire ?
Non non, ils ne m’ont pas aidé, c’est mon éditeur qui aime bien reverser 1€ des préventes ou du livre à une association.

il m’a donc demandé quelle association j’aimerais bien aidé (sur le sujet environnement bien sûr) et la maison de la nature ça a été évident parce qu’ils accompagnent les classes et j’ai profité des leurs interventions auprès  des élèves et en même temps  c’est la proximité.

-Changeons un peu de sujet Sophie.
Qu’est-ce qui vous plait dans la Vallée de Villé ?
J’aime les nombreuses associations et le fait que c’est une grande famille.

J’aime aussi le fait que ce soit beau, les balades, les randonnées. Je vais marcher tous les week-ends.

Il y a toujours quelque chose qui se passe, c’est vivant !
En plus on a maintenant beaucoup d’amis, on n’est jamais seul et quand on va quelque part on rencontre toujours quelqu’un qu’on connait !

-Votre endroit préféré dans la vallée ? Et pourquoi ?
Ben c’est au-dessus de chez nous à Albé, au-dessus du chemin du patrimoine, là où on a la vue à 360°, là où on a la vue sur le Climont.

Mais il y a aussi l’aérodrome à Albé parce que … c’est chez moi et parce qu’on a une belle vue !

-Quelles sont vos autres passions Sophie ?
J’aime danser, j’aime chanter, tout ce qui permet de s’exprimer et de créer. J’aime aussi les Cafthés et le théâtre où pareil on crée et on écrit ! On fait plaisir aux gens et on se retrouve.

« Créer pour partager », c’est vraiment ça ! Le processus créatif on le partage, on le fait ensemble et après on le partage quand on est sur scène.

-Est-ce que vous pensez être une personne impliquée quotidiennement dans la lutte contre le réchauffement climatique ?
La question écologique et environnementale elle est dans un tout petit coin de mon cerveau, et ça rajoute une donnée dans le choix de ma décision pour chaque chose que je fais. C’est quelque chose qui est un peu inconscient dans mon cerveau mais qui fait qu’à chaque fois je me pose la question.

Est-ce-que j’ai vraiment besoin de racheter ça, est-ce que je ne peux pas plutôt réutiliser le vieux ou trouver une solution autre part ?
Cette question environnementale dans ma tête ne fait pas partie du premier plan mais elle fait partie du choix. Parfois dans le choix ce n’est pas possible, parfois la question écolo passe après en disant ben là je n’ai pas le temps, mais elle est toujours là !

-Si vous deviez demander une seule chose aux habitants de notre planète pour inverser la tendance climatique, laquelle ce serait ?
Moi ce serait utiliser les choses qui existent déjà. Si une maison existe déjà, n’en construisez pas de nouvelle, rénovez ou réparez.

Peut-être aussi essayer de travailler proche de chez soi … mais en même temps le travail c’est hyper important. Si on a trouvé un travail à Strasbourg qui nous plait ben on va à Strasbourg mais on essaye d’y aller en train.

-Comment ont réagi vos élèves quand ils ont su que vous aviez écrit une bande-dessinée ?
« oh maitresse vous dessinez troooop biiiiien !!!!!! »

ils ont tous dit ça ou « vous avez trop de chance de savoir dessiner comme ça. »

-Sophie, avant de vous laisser, avez-vous un petit mot de la fin, une pensée ou une citation que vous aimeriez partager avec nous ?

Il faut croire qu’on peut y arriver, ça prend du temps mais petit pas par petit pas si on a envie de quelque chose ben on peut y arriver !
Peut-être pas au niveau national mais au niveau de soi.

 

Merci beaucoup pour votre temps, votre imagination et votre implication.
Nous espérons de tout cœur que votre bande-dessinée sera un succès et qu’elle permettra à beaucoup de comprendre et de prendre le virage nécessaire pour rétablir un équilibre climatique.

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