A la rencontre des jardins d’Emilie

L’année 2020 a poussé bon nombre d’entre nous a se réapproprier nos jardins !
Que ce soit pour du fleurissement ou en se lançant dans la micro culture en plantant des fruits et des légumes, nous avons retrouvé ce goût de travailler nos espaces verts !

Il y en a cependant qui préfèrent déléguer et confier ce travail à des professionnels passionnés qui sauront exploiter à 100% le potentiel de la terre mais également, mettre en valeur leur terrain !
Nous rencontrons aujourd’hui Emilie qui est paysagiste et qui propose ses services dans la vallée de Villé.
C’est chez elle à Neuve-Eglise que nous lui avons posé quelques questions pour faire sa connaissance, découvrir son métier, son savoir-faire mais également comprendre ce qui l’anime dans cette passion du paysagisme.
 
Bonjour Emilie,
Est-ce que vous pouvez commencer par vous présenter ?

Bonjour, j’habite à Neuve Eglise, j’ai 41 ans et j’ai deux enfants (de 11 et 14 ans). Je pratique la randonnée, le violoncelle et suis adhérente aux associations « les arboriculteurs de la vallée de Villé » et « les guides jardins naturels du Centre Alsace » (ACJCA), ce qui me permet de rencontrer des gens super intéressants !
Je suis jardinière-paysagiste, et j’ai démarré l’activité « Aux Jardins d’Emilie » depuis septembre 2020. Je propose divers services qui s’articulent autour de quatre grands thèmes :

  • L’entretien de jardin : tonte, taille (arbres fruitiers, arbustes), entretien de massifs, etc.,

  • La conception et/ou réalisation de jardin qui respecte la nature du sol, l’environnement et le climat en choisissant des plantes adaptées, favorisant le développement de la biodiversité.

  • Le conseil dans les actions à mener au jardin,

  • L’animation d’atelier centrés sur le jardin pour des groupes de particuliers, des enfants ou des personnes prises en charge par des établissements médico-sociaux.

 Mon activité évolue au sein d’une coopérative ce qui me permet d’être accompagnée et soutenue dans mon projet.

C’est un peu la coutume dans les articles de l’Office alors je vous pose également la question : êtes-vous originaire de la vallée de Villé, et si non, d’où venez-vous ?
Je suis originaire de la vallée de Thann (Haut-Rhin), j’ai grandi là-bas, dans un petit village perché dans les montagnes à 700m d’altitude. Avant de trouver le petit coin de paradis qu’est la vallée de Villé, j’ai vécu 9 ans à Strasbourg, et presque 4 ans à Mayotte (en passant par l’île de la Réunion). Mais c’est ici que j’ai décidé de poser mes valises, il y a 9 ans. Peut-être parce que, en dehors du coup de cœur que j’ai eu la première fois que j’y suis venue, j’y retrouve un peu de mon enfance tout en profitant d’une ouverture sur la plaine de par sa place centrale et une proximité avec la vie urbaine.

Vous n’avez pas commencé votre vie professionnelle avec un sécateur ou un taille haie à la main. Est-ce que vous pouvez nous parler de votre reconversion, le pourquoi du comment et surtout, ce que ça vous a apporté ?
Oui, en effet, avant d’être jardinière paysagiste, j’ai été éducatrice spécialisée pendant 19 ans. J’ai beaucoup travaillé dans le secteur du handicap et notamment avec des enfants autistes, mais aussi dans des foyers de la Protection de l’Enfance, des établissements pour les personnes souffrant d’addiction, des services de prévention dans les quartiers, des services d’assistance éducative à domicile… J’adorais ce métier qui fait encore partie de moi mais c’est un métier difficile qui nécessite de s’arrêter avant d’être lessivée ou de perdre les vibrations qui nous poussent à être dans la relation d’aide.
Sans trop rentrer dans les détails, j’ai eu l’occasion de faire un point sur ma carrière professionnelle. La quarantaine approchant, j’ai senti que le moment était arrivé de réaliser ce que j’avais toujours voulu faire : travailler avec le végétal, inventer, créer, entretenir des espaces propices à la vie !
J’ai donc effectué une formation d’un an pour obtenir en juin 2020 le Brevet Professionnel en Aménagement Paysager.
Mon ancien métier m’apporte encore beaucoup dans mon travail au quotidien surtout dans la relation avec les clients. Mes capacités d’écoute et d’adaptation me permettent de répondre au plus près des attentes des clients.
 
Est-ce que travailler avec les plantes vous a toujours attiré ou est-ce que cette passion est venue sur le tard ?
Comme je l’expliquais, j’ai toujours été attirée par le monde végétal, je pense que cela émane de mon enfance passée en pleine nature, d’un père qui m’a appris à observer les plantes, les champignons, les traces des animaux, d’une institutrice écolo…

Depuis combien de temps êtes-vous à votre compte en tant que paysagiste ?
J’ai démarré mon activité depuis septembre 2020.

Aujourd’hui c’est une activité à plein temps ?
Pour l’instant, j’ai encore un peu de place dans mon agenda, mais plus les semaines passent, plus les creux se remplissent, et les journées se rallongent…

Travailler dehors n’est pas toujours simple et confortable. Comment vous êtes-vous adaptée aux conditions climatiques parfois froides et humides que nous connaissons en Alsace ?
Oui, j’ai déjà dû décaler des chantiers car trop de neige sur la haie que je devais tailler, ou parce que le sol était gelé (un peu compliqué quand on veut faire des plantations…), ou pour des grosses tontes en cas de pluie… En dehors de cela, par mauvais temps, on s’équipe et on y va, ça fait partie du boulot, on le sait dès le départ !

Emilie, au quotidien, à quoi ressemble votre travail et quelles sont les demandes que vous font le plus souvent vos clients ?
Les derniers temps, j’ai des demandes à la fois pour de l’entretien de jardin, de la conception et du conseil. Donc j’essaie d’alterner entre travail de terrain et travail au bureau, ce rythme-là me convient tout à fait, surtout au regard de la météo des dernières semaines !

Est-ce que les chantiers que vous réalisez sont plus souvent tournés vers de la création ou vers de l’entretien ?
J’ai réalisé beaucoup de chantiers d’entretien jusqu’à présent et les chantiers de création se multiplient.

Et à vous, qu’est-ce qui vous plaît le plus ? Quel type de chantier vous amuse et vous plaît le plus ?
J’aime être au milieu de mes livres et faire des recherches pour proposer des choses adaptées mais j’aime aussi avoir les mains dans la terre, bichonner les plantes, les observer au fil des saisons… Lorsqu’on conseille ou qu’on réalise une conception il est important de savoir de quoi on parle, du comportement et caractéristiques des plantes.
Mais ce que j’aime par-dessus tout c’est transmettre ma passion pour la nature !

Qui sont vos clients ?
Est-ce que vous travaillez essentiellement pour des particuliers, ou des entreprises, ou des collectivités font aussi appel à vos compétences ?

Pour l’instant, la plupart de mes clients sont des particuliers que ce soit pour des intervention/services ponctuels ou dans le cadre de contrat à l’année.
Je cherche effectivement à développer mon activité vers des entreprises, collectivités ou établissement médico-sociaux pour apporter encore plus de diversité à mon travail !

Est-ce que ce sont surtout des gens de la vallée qui vous appellent ou vous travaillez également en dehors ?
J’essaie de rester un maximum dans un rayon restreint mais j’ai des clients jusque Souffelweyersheim, Lingolsheim pour des chantiers un peu exceptionnels.

Quelle est votre plante préférée et pourquoi ?
Oulala, difficile de répondre à cette question, je les aime toutes, même les adventices si souvent mal nommées « les mauvaise herbes » ! Elles ont chacune leur intérêt, leur beauté à elles…

Même question pour un arbre ?
Là encore une fois, il est trop difficile de répondre à cette question, chaque sujet est différent, apporte un intérêt (ornemental, gourmand, mellifère…). Je suis toujours en admiration devant ces créatures si majestueuses…

Dans une société ou le bio, les problèmes environnementaux sont des sujets quotidiens, quels sont les petits conseils ou les petites astuces que vous donneriez pour, en plus de se faire plaisir au jardin, faire du bien à notre planète ?
Tout d’abord observer la vie qui s’y déroule. Ensuite bien réaliser que ce qu’on voit n’est que le « haut de l’iceberg », que ce qui se trame en dessous est le socle de ce que l’on voit ! Le sol mérite de l’attention, donc on ne le laisse JAMAIS tout nu, on laisse les adventices pousser ou on paille (avec des écorces, du broyat, des feuilles mortes, les déchets de tonte, etc), cela permettra de nourrir toute une faune souterraine qui à son tour, grâce à son travail de décomposition, apportera tous les nutriments nécessaires aux plantes.

A contrario, quelles sont les choses à ne surtout pas faire pour le bien-être de nos plantes et de notre environnement ?
Cela semble évident mais ne jamais utiliser de désherbant ou d’insecticide chimiques. Même si ces produits ne sont plus autorisés, on voit malheureusement que certains arrivent encore à s’en procurer et à empoisonner sols, plantes, faune, eaux de ruissellement…

Est-ce que les animations que vous proposez vous rappellent un peu votre premier métier, avec du relationnel et un échange ?
Pour l’instant, cet aspect de mon activité reste encore à développer mais oui, effectivement, ce serait pour moi le moyen d’allier les compétences de mes deux métiers !

Emilie, quel est votre endroit préféré dans la vallée ?
Dans la vallée, j’adore aller au Frankenbourg ou au Falkenstein car se sont tous deux des endroits avec une vue panoramique sur la vallée, l’arrivée là-haut est à chaque fois magique !

Et votre endroit préféré tout simplement ?
Il y a tellement d’endroits que j’ai vu qui m’ont émerveillée et tant d’autres que je n’ai pas encore découverts, comment répondre à cette question ?
Je pense que l’important est de s’émerveiller chaque jour de ce qui se trouve devant nous….

Auriez-vous un conseil à donner à un jeune qui aimerait se lancer dans le paysagisme et qui peut-être voudrait se mettre à son compte ?
Je lui dirais :  – « vas-y fonce ! C’est un métier qui est riche car il peut se faire de milles façons ! C’est un travail qui permet aussi de défendre des valeurs auprès des clients ! « 
 
Emilie, avez-vous un rêve, un projet pour l’avenir ?
Oui j’ai des projets plein la tête, notamment celui de créer avec mon conjoint une pépinière dans la vallée pour produire et vendre des vivaces adaptées, locales ainsi que des aromatiques… A suivre !
Un p’tit mot pour la fin ?
Ce sera celui de Gilles Clément, paysagiste (entre autre milles choses !) : « Celui qui s’occupe d’un jardin vit dans la surprise. Une surprise presque toujours heureuse, qui éloigne la nostalgie ou les sentiments négatifs. » Des jardins et des hommes.
 
Merci pour cet entretien, c’est toujours intéressant de parler de sa pratique !


Emilie nous vous remercions pour votre temps et ce bel échange ! Nous vous souhaitons le meilleur pour l’avenir et espérons que vous embellirez les jardins et espaces verts de notre vallée.
Merci et à bientôt !

 
 
 

Curieuse et passionné de nature, de chevaux et de balades, je serai ravie de vous faire découvrir les trésors de la vallée de Villé !

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