Steige
Dans le dialecte roman pratiqué dans la localité, le nom du village se prononce « Steege » ou « Hteige », tandis que les germanophones l’appellent « Schtey ». L’origine du nom remonte à l’ancien haut allemand Stig, signifiant « mouvement ascendant ». La signification initiale de « Steig » évoquait un « sentier étroit et rocailleux ». En effet, le mot allemand Steige et l’ancien alsacien Stegge désignent une route pentue ou un passage au col.
Steige est mentionné dès le 14ème siècle dans le terrier des Habsbourg. En 1576, on trouve la graphie Steg, puis Steeg dans l’enquête pastorale de 1665. Ce nom pourrait également être rapproché de l’Estaye, utilisé au 15ème siècle pour désigner le col de Bussang.
Les habitants et leur identité
Les habitants de Steige sont appelés « Stége-Na » (gens de Steige), mais ils sont également connus sous le sobriquet « Baschnay » (carottes) en patois welsche.
Thanvillé
Thanvillé, connu sous le nom de Tannweiler en allemand et Danwiller en alsacien, est mentionné pour la première fois au 10ème siècle sous le vocable de Dannwiller, qui se compose de Dann (forêt) et de willer (hameau). D’autres formes du nom apparaissent par la suite, comme Dannwilre au 12ème siècle et Tanwilare en 1138. La graphie actuelle, Thanvillé, n’émerge qu’au 17ème siècle, tandis que sur la carte dressée par Cassini au 18ème siècle, le village est écrit Tanvillé. Entre 1871 et 1918, puis de 1940 à 1944, les documents administratifs rétablissent le nom de Tannweiler.
Signification du nom
Le nom de Thanvillé suggère qu’il s’agit d’un village construit au milieu d’une clairière, probablement en lien avec la Route du Sel.
Les habitants et leur sobriquet
Les habitants de Thanvillé sont appelés « d’Mohre » (les truies).
Triembach-au-Val
Triembach, connu en alsacien sous le même nom, est un toponyme d’origine germanique sans équivalent en français. Les premières mentions remontent à Truobenbach et Truebenbach en 1303, suivies de Druobenbach en 1362, Druegenbach au 15ème siècle, Trembach en 1523, et Trumbach en 1596. On retrouve ensuite les formes Drienbach et Trimbach en 1603, jusqu’à la graphie actuelle de Triembach au 19ème siècle. Le suffixe « au Val », ajouté en 1946, vise à éviter toute confusion avec Trimbach près de Wissembourg.
Sobriquet et nom des habitants
Les habitants de Triembach sont souvent désignés par le sobriquet de « Schinder » (les écorcheurs). En 1889, ils sont appelés « d’Schwitzer » (les Suisses), puis, au début du 20ème siècle, « d’Knowli » (les aulx). Cette dernière appellation fait référence à un jeu pratiqué par les garçons du village, s’Knowlispeel, sans lien avec les aulx eux-mêmes.
Urbeis
Urbeis, connu sous le nom d’Urbeis en allemand et Urweis en dialecte, ainsi que Erpay en patois roman, n’apparaît dans les documents qu’à partir du 13ème siècle. Les premières mentions incluent Orbeiz avant 1232, suivi de Urbeiz en 1304, Urbis la même année, Urbeis en 1396, et Orbeisz en 1471. La forme actuelle, Urbeis, est attestée depuis 1665.
Interprétations étymologiques
Diverses interprétations, souvent fantaisistes, ont été proposées quant à l’origine du nom, suggérant des racines celtiques, un lien avec le latin urbs (ville), ou même une référence à Saint Urbain. Cependant, une étymologie germanique semble plus probable, avec le terme urmaizo signifiant « coupe de bois », ou une romanisation de la graphie germanique orbaki (ruisseau). Ce dernier, avec baki se transformant en bach en allemand et en bai en patois, donnerait naissance aux noms comme Orbey, Urbeis, et même Roubaix. Il convient de noter qu’Urbeis n’a été francisé qu’après 1648, tandis que les locuteurs de patois roman ont conservé le toponyme germanique sans traduction.
Nom des habitants
Les habitants d’Urbeis sont surnommés Mennhan, du nom d’une variété de pomme de terre autrefois cultivée dans la région.
Le Climont
Le hameau du Climont s’implante dans une clairière au pied de la montagne éponyme. Cette montagne est désignée par deux toponymes distincts :
Un vocable français : le Climont, dérivant du latin clivus mons, signifiant « montagne aux pentes adoucies».
Plusieurs graphies allemandes : on trouve des noms tels que Winterberg et Wintersberg, ainsi qu’un surprenant Weinberg, bien que les pentes de ce massif n’aient jamais vu la culture de la vigne.
Villé
En alsacien, Villé se dit Willer. Le nom de ce chef-lieu de canton trouve son origine dans le terme villare, qui désigne un domaine rural à l’époque franque. La première mention écrite du lieu, Wilre, apparaît dans une fausse charte du 13ème siècle. D’autres références incluent Wilre in Valle Alberti (1241), Wiht (1303) dans le terrier des Habsbourg, Wihr en 1371, 1419 et 1464, Villiers en 1525, et plusieurs variantes jusqu’à Villé en 1870. Pendant les périodes d’occupation allemande, le nom a également été noté comme Weiler.
Surnom des habitants
Les habitants de Villé sont surnommés les « Plàtteschlacker », ou lécheurs de plats. L’origine de ce sobriquet est incertaine : il pourrait faire référence soit à la gourmandise des Villois, soit à une pauvreté alimentaire qui les poussait à lécher le fond de leurs écuelles. En réalité, ce terme se réfère plutôt à « Pletteschlacker », signifiant lécheurs de feuilles. Sur le marché du mercredi, les dames de Villé goûtaient le beurre entreposé sur une feuille pour s’assurer qu’il n’était pas rance.