Un Everest solidaire

Pas de manifestation sportive, pas de course ou de compétition…. Pas grave, c’est l’occasion de se lancer des défis !

Certains sportifs s’en lancent cependant des plus corsés que d’autres !

Samedi 17 Avril, 06 :00 du matin, Olivier Comau prend le départ d’une aventure hors du commun : réaliser l’équivalent de l’ascension de l’Everest … A Dieffenbach-au Val.
Pour la partie technique du projet, Olivier a trouvé une pente de 50%, longue de 200 mètres et proposant un dénivelé de 100 mètres ! Ca grimpe très fort !
Olivier aura donc réalisé 89 aller-retours pour gravir l’équivalent des 8848 mètres représentant l’Everest. Il les a même dépassés puisque le dénivelé positif final est de 9050 mètres en un peu plus de 12h00.
Olivier avait bien entendu le défi sportif comme motivation mais pas seulement.
Ce dépassement de soi était également motivé par le coup de pouce vers l’association « Petit cœur de beurre ».
Cette association récolte des fonds pour la recherche sur les

Bonjour Olivier.
Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?

Je suis prof d’EPS, coach sportif (www.oli-coaching.com), marié à Hélène avec qui je partage ma passion pour le trail, père de 3 enfants (Arthur 14 ans, Mathilde 12 ans et Amélie 5 ans). J’habite Dieffenbach-au-val, ce qui me permet d’aller rapidement en montagne pour trouver des terrains variés pour m’entraîner.
43 ans cette année, j’ai un gros passé de gymnaste (20 ans et du Haut-Niveau), ensuite j’ai fait un peu de vélo à La Steigeoise notamment puis je suis passé par l’escalade pour m’accomplir depuis une bonne dizaine d’années dans la course à pied. Je suis plutôt un touche à tout dans la discipline (5,10, Semi, Marathon, course de montagne, KV (Kilomètre Vertical), Run&Bike, …) mais là où je prends le plus de plaisir c’est dans les trails et notamment les ultras qui me plaisent pour le dépassement de soi, les voyages (sur la carte, sur les cimes et intérieur) et pour toute la phase de préparation.
J’aime m’entrainer ! Mes trails majeurs réalisés sont : CCC (Courmayer-Champex-Chamonix), TDS (Acronyme de « Sur les Traces des Ducs de Savoie »), UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc), PTL (Petite trotte à Léon – 300 km !!!), X-Alpine, Echappée Belle, UT4M.
(Si vous souhaitez des infos sur ces courses vous pouvez jeter un œil sur 
https://utmbmontblanc.com/fr/home)

Au mois de mars tu as accumulé 58.000 m de dénivelé positif en trail running (le commun des mortels n’en fait pas la moitié sur une année complète). Pourquoi as-tu fait cela ?

Effectivement pour moi un mois normal c’est 10/16.000… mais avec l’absence de compétition officielle je me suis inscrit au défi de magasin outdoor de Sélestat Bernina où le jeu était de cumuler le plus de dénivelé positif durant le mois. Je voulais faire un gros mois, j’étais en vacances scolaires et d’autres spécialistes d’ultra ou de la vallée (Laurent Rohmer et Frederic Heckmann) ont affolé les compteurs, j’ai joué et à chaque sortie je rentrais avec 2000/3000m dans le même secteur. Il fallait trouver une pente raide qui permette de cumuler rapidement du d+.
86h d’entrainement dans le mois … je n’en avais jamais fait autant ! et quasiment que dans le raide, j’en suis sorti j’avais l’impression de ne plus savoir courir.

Le 17 Avril tu t’es démarqué comme étant l’un des athlètes réussissant à terminer le challenge « hall of fame » des Everesting (https://everesting.cc/).
Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce défi ?

J’adore les défis et l’entrainement, nous étions en pleine période de confinement type couvre-feu. Certains challengers avaient passé samedi ou dimanche complet à faire des aller retours dans leur secteur de prédilection, moi je n’avais pas dépassé les 4/5h d’effort mais je me demandais combien je serai capable de faire sur les 12h puis 13h de couvre-feu.
De plus avec les annulations des courses de début de saison se multipliaient et je voulais quand même faire une grosse sortie dans la période pour compenser l’absence de trail de début de saison.
Début avril j’ai pris une période de repos complet de 5j et j’ai repris tranquillement les footings et suis retourné voir avec mes bâtons comment je réagissais dans la pente raide, la forme était là comme prévu. Les vacances étant annoncées, les calculs avec les temps de passage, qui prenaient en compte une décélération, réalisés j’estimais pouvoir – sauf grosse erreur – passer le cap des 8000m et si tout allait bien je pouvais viser les 8848m de l’Everest.
Physiquement j’avais une fenêtre de tir en terme de performance de 10 jours environ, j’ai prévenu les copains les plus proches pour leur demander s’ils en étaient et espérer leur soutien. J’ai attendu le bon jour pour la météo et c’était parti !
Un peu plus de 12h d’effort pour rentrer dans le tableau du « hall of Fame » de l’Everesting.cc.
Les critères sont sélectifs puisque tout le d+ doit être fait sur le même segment. Pour l’instant, à pied, nous sommes 7 français à avoir finaliser ce défi et je suis le plus rapide.    
Le faire au même endroit est le plus ingrat des critères, mais confiné dans mon rayon c’était finalement une opportunité.

Un projet sportif est un excellent support pour mettre en avant ce type d’association. Si mon projet Everest était un morceau sportivement, ce n’est rien face aux combats de certaines familles au quotidien.
Associer mes mollets au sourire d’Augustin est apparu comme une évidence !

Pour la partie technique et pour que les gens puissent comprendre de quoi on parle, il faut expliquer que tu as couru pendant 12h00 sur une « piste » de 200 mètres de long pour un dénivelé de 100 mètres. En résumé tu as couru pendant tout ce temps dans une pente à 51% !
Comment se prépare-t-on à ce type d’effort et comment est-ce-que ton corps à réagit ?

La question que beaucoup de monde se pose surement, pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

J’ai plutôt beaucoup marché… la pente est trop raide pour courir … ou alors qu’une ou 2 fois à mon niveau !
Je montais en marchant avec mes bâtons pour faire la montée en 5’ environ (soit 1200m/h) et je descendais en trottinant en 2’20’’ (soit 2500m/h).
Pour la préparation j’ai continué ma planification standard début mars avec des séances de seuil et de VMA (Vitesse Maximale Aérobie) dans la pente, les 15 derniers jours de mars j’étais plutôt en mode endurance et sortie longue mais tous les jours.
La réaction de mon corps … à l’effort j’ai toujours été bien, la nuit juste après l’ascension fut par contre très mauvaise, j’ai commencé par trois siestes de 1h30 réveillé par les douleurs dans les quadriceps. Le lendemain et le surlendemain quelques courbatures, j’ai ensuite fait une semaine avec 2 sorties de vélo avec les copains et un seul footing et j’ai ensuite pu reprendre l’entrainement habituel… mais je ne suis pas encore retourné sur les lieux du crime !
Pourquoi ?
Pour voir, connaitre, toucher, repousser ses limites. Découvrir et vivre les adaptations du corps humain à la sollicitation ! Physiquement comme psychologiquement j’ai toujours aimé les défis et m’y préparer.

Je crois savoir que tu proposes aux personnes intéressées de venir prendre conscience de la chose, le 22 Mai, à Dieffenbach, sur le segment ou tu as couru.
est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce projet et surtout nous dire comment il va se dérouler en raison des réglementations liées au covid !

Oui dès le départ j’ai souhaité partager ce moment, je pense que le sport est vecteur de communion et la montagne est un support inépuisable d’histoire à vivre. La Covid a eu raison de ce partage en direct, mais avec les copains qui m’ont suivi, quelques amis de Dieffenbach ou des villages voisins ont a eu l’envie de faire découvrir le spot et aussi de passer du temps avec les gens qui souhaiteraient découvrir l’endroit, l’activité. Pour les plus aguerris qui chercheraient à se tester sur un d+ (1000m ? 1 h ?) c’est un endroit particulièrement adapté. Pour ceux qui souhaiteraient un cours sur l’utilisation des bâtons je ferai le coach !
Le 22 mai a été choisi puisque les regroupements vont à nouveau être autorisés en extérieur alors profitons – en respectant les gestes barrières – de ce retour à une vie plus social. Nous sommes entrain de construire avec la Brasserie Guth notamment une petite possibilité de se réhydrater après l’effort.

Lors de ta performance du 17 avril, il y avait une cagnotte pour participer à la recherche sur les cardiopathies congénitales. C’est l’association « petit cœur de beurre » qui est mise en avant. Nous allons poser quelques questions à Marguerite mais peux-tu nous parler un peu de ton implication et de ton intérêt pour cette association ?

Notre fille Amélie est une copine d’école d’Augustin qui est le fils de Marguerite et Jérémie qui sont devenus de proches amis du village. Pour connaitre et être investi dans le tissu associatif je me suis vite rendu compte des difficultés de fonctionnement durant la période covid.
Un projet sportif est un excellent support pour mettre en avant ce type d’association. Si mon projet Everest était un morceau sportivement, ce n’est rien face aux combats de certaines familles au quotidien.
Associer mes mollets au sourire d’Augustin est apparu comme une évidence !

Olivier, quel est ton prochain projet ?

Je vais continuer à partager des moments de sport avec quelques copains, mes coachés et beaucoup avec ma femme, je vais m’entrainer en secret et m’époumoner dans la forêt de Dieffenbach avec en ligne de mire un trail à Val d’Isère en juillet, l’ascension du Mont Blanc avec ma femme en mode Les Houches-Mt Blanc – Les Houches à pied dans la journée en aout et je ferai équipe avec Michael Ulrich de Fouchy au Grand Trail de Serre Poncon en Septembre (170km, 11000d+) avant d’enchainer si possible avec le Trail des Aiguilles Rouges (50, 4000d+) avec Hélène.

Est-ce que tu prépares un nouveau défi un peu fou ou est-ce que tu as en vue des courses plus « classiques » mais tout aussi folles malgré tout ?

J’ai encore des projets plein la tête, les restrictions sanitaires ou les libertés m’aiguilleront vers l’un ou l’autre avec toujours le même objectif final : vivre sport en bonne santé avec les autres dans 20 ans encore.

Tu es coach ! Qui peut te contacter et faire appel à tes compétences ?

Oui je suis coach … agenceur d’emploi du temps et de séances. Je fais du « distanciel » (c’est à la mode en ce moment) depuis le 1/1/2011 ! L’idée étant de répondre par des contenus individualisés à des personnes qui me donneraient leur disponibilité leur vécu et leur objectif.
Je ne vois pas les gens, tout fonctionne par mail, téléphone. Je regarde leur fréquence cardiaque et j’adapte les séances en fonction de leurs adaptations physiologiques pour être prêt le jour J de leur projet.
Des infos sur le site www.oli-coaching.com
ou https://www.facebook.com/search/top?q=oli-coaching.com
ou par tél au 0663732852.

Olivier, nous allons laisser la parole à Marguerite mais avant cela nous tenions à te féliciter pour ce que tu as accompli et nous voulions également te remercier du temps que tu nous as accordé !
Bonne continuation à toi et à très bientôt.

                                    Petit Cœur de Beurre

Bonjour Marguerite,
Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Bonjour je m’appelle Marguerite, j’habite à Dieffenbach au val et je suis correspondante bénévole de l’association Petit Cœur de Beurre en Alsace.

Nous vous rencontrons aujourd’hui pour découvrir l’Association Petit Cœur de Beurre.
Est-ce que vous pouvez nous la présenter ?

Petit Cœur de Beurre a vu le jour grâce à des parents soucieux de faire plus pour leur enfant et de prendre la cause de la cardiopathie à bras-le-corps. En effet 1 enfant sur 100 naît avec une cardiopathie congénitale c’est-à-dire une malformation du cœur.
Je suis moi-même la maman d’un petit Augustin né en 2015 et opéré à 12 jours de vie à cœur ouvert au CHU de Hautepierre, sans cette opération qui a duré 7 heures il ne serait pas la aujourd’hui.

Petit coeur de beurre aide la recherche sur les cardiopathies congénitales.
Pouvez-vous nous expliquer ce que c’est ?

Les cardiopathies congénitales sont des malformations du cœur dues à une anomalie lors de la formation du cœur durant les premières semaines de vie intra-utérine. Dans la majorité des cas, la cause de ces malformations est inconnue. Le diagnostic est souvent posé avant la naissance ou durant les premières semaines de vie.

Petit Cœur de Beurre vient en aide aux enfants mais également aux adultes.
A quoi servent les fonds récoltés ?

L’association Petit Cœur de Beurre œuvre en priorité afin de soutenir moralement et matériellement les personnes porteuses de cardiopathies congénitales. Petit Cœur de Beurre intervient directement au sein des services de cardiopédiatrie afin d’améliorer le quotidien des enfants hospitalisés. Notre mission est bien sûr de rendre le quotidien des patients et de leurs familles plus agréable…
• en créant du lien patient / famille / soignant (ateliers gourmands : galettes, chocolats, atelier socio esthétique ou bien-être…)
• en offrant une parenthèse enchantée (ateliers culturels, distribution de cadeaux, animation d’évènements…)
• en finançant du matériel à destination des patients et de leurs familles ainsi que des soignants (lits accompagnants, tablettes numériques, rénovation salle des parents, imprimante 3D, stylos lampe torche…)
Notre ambition est aussi de financer la recherche médicale et génétique pour mieux comprendre certaines malformations.

 
Olivier, que vous connaissez bien, a décidé de soutenir votre association lors de son défi Everest.
Je crois que vous avez été spécialement touchée par le fait qu’Augustin termine ce défi avec lui.
Est-ce que vous pouvez nous parler de cette journée et de l’importance que ces gestes de soutient ont, pour des associations comme la vôtre ?

C’est vrai que cette journée a été riche en émotions, non seulement de par l’exploit physique qu’ Olivier a réalisé mais comme vous l’avez dit pour moi le moment le plus fort a été lorsqu’Olivier a pris la main d’Augustin pour gravir ensemble ces quelques mètres.
Quand on nous a annoncé la cardiopathie d’Augustin lors de ma grossesse, le médecin nous a dit qu’il ne ferait jamais les jeux olympiques… Il vient de fêter ses 6 ans récemment, c’est un enfant débordant d’énergie et sportif, nous n’en espérions pas tant. Avec mon mari nous ne souhaitons pas le freiner par peur de la maladie, au contraire nous voulons lui inculquer des valeurs de dépassement de soi et surtout de courage pour qu’il vive sereinement sa vie d’enfant, d’adolescent et plus tard de jeune adulte avec cette cicatrice et ce cœur réparé et qui sait …. Pourquoi un jour ne ferait-il pas les jeux olympiques ?!
C’est pour cela que ce genre d’évènements sont importants pour notre association, bien sûr ils permettent de nous faire connaitre du grand public mais ils sont surtout porteurs d’un message d’espoir pour des parents à qui peut-être, on vient tout juste d’annoncer que leur bébé sera opéré à la naissance.

Qui peut vous soutenir et comment faire ?

Tout le monde peut nous soutenir et même devenir bénévole. Vous pouvez vous rendre sur notre site internet www.petitcoeurdebeurre.fr ou me contacter directement à l’adresse suivante :
 marguerite.s@petitcoeurdebeurre.fr

Y-a-t-il d’autres manifestations prévues qui ont pour vocation de soutenir « petit cœur de beurre » et auxquels vous aimeriez convier nos lecteurs ?

Malheureusement actuellement en raison de la crise sanitaire les évènements ainsi que les interventions au CHU sont en suspens.  Mais nous avons bon espoir d’être à nouveau présents sur différents évènements comme les courses de Strasbourg qui devraient se dérouler le 29 août prochain, pour lesquelles nous souhaitons rassembler un groupe de coureurs aux couleurs de Petit Cœur de Beurre.

Si un de nos lecteurs souhaite aider « Petit Cœur de Beurre » et parrainer l’association grâce à une manifestation, qui doit-il contacter ?

Pour l’organisation d’une manifestation en Alsace, que ce soit un évènement sportif, culturel ou musical, il suffit de me contacter à l’adresse mentionnée plus haut.

Marguerite, je vous laisse le mot de la fin !

 » Parce que naître avec une cardiopathie congénitale, c’est commencer sa vie par un combat sans autres armes que la force et le courage de celui qui n’a rien vécu « 

Marguerite nous vous remercions énormément pour votre temps et votre implication et espérons que cet article aidera de n’importe manière votre association.
Nous souhaitons tout le meilleur pour Augustin et espérons, s’il en a l’envie, un jour aux Jeux Olympiques! 

Curieuse et passionné de nature, de chevaux et de balades, je serai ravie de vous faire découvrir les trésors de la vallée de Villé !

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