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Anecdotes sur la Vallée de Villé pendant la Seconde Guerre Mondiale – 3/3

Nous terminons aujourd’hui, toujours en compagnie de Pauline, notre série d’articles sur les secrets méconnus de notre Vallée pendant la deuxième guerre mondiale.

Des libérateurs venus d’ailleurs

Dès 1908, le général d’Amade avait mis sur pieds au Maroc des forces de police recrutées parmi des volontaires issus des tribus ralliées à l’autorité coloniale française. Connus sous le nom de Goumiers, ils s’illustrèrent pendant la campagne d’Italie et dans les combats du Nord-Est de la France pendant l’hiver 1944-45 malgré les conditions climatiques rudes pour eux. 

Dans les Vosges les Groupements de Tirailleurs Marocains se sont fait remarquer en octobre 1944 lors de combat pour ouvrir aux blindés la route de La Bresse. La contre-attaque allemande coûte une centaine d’hommes au régiment marocain mais les allemands perdent à leur tour 700 hommes les anéantissant. Certains de ses soldats espéraient, en reconnaissance de leur service, se voir accorder l’indépendance du Maroc après la victoire finale.

« Après quelques hésitations on finit par se fixer sur les villages de Fouchy, Lalaye et Urbeis que les américains doivent abandonner incessamment. (…) Tout le monde est réuni à Fouchy. Fouchy n’est pas le rêve mais offre des possibilités d’installation décente. Les Américains promettaient de s’en aller, et, joignant le geste à la parole s’en allaient, lentement mais sûrement. Ils avaient abondamment pillé, confondant l’Alsace et l’Allemagne. Les Alsaciens les voyaient donc partir avec satisfaction, tout en éprouvant quelque crainte de l’arrivée des goumiers dont une sotte propagande a donné au Monde une image infidèle. Nous savions que cela passerait et que, très vite, les Alsaciens apprécieraient la tenue, la gentillesse et le charme de nos Berbères de l’Atlas. » -Journal de marche du 2ème Groupement de Tirailleurs Marocains

« Beaucoup « de ‘pieds noirs’ originaires d’Algérie, Tunisie ou Maroc composaient les unités de Tirailleurs Algériens et surtout l’encadrement en sous-officiers des unités de Goumiers. Ils sympathisèrent bien vite avec la population et particulièrement avec les familles qui les hébergeaient. Comme leur présence dans la vallée constituait une trêve entre les combats auxquels ils participaient pour libérer le piémont haut-rhinois et la ‘poche de Colmar’, ils en profitaient pour passer du bon temps dans nos villages. » –Témoignage de Freddy Dietrich

Les cloches de la Vallée

Le tintement et le carillon des cloches marque d’une part le défilé du temps mais aussi les évènements heureux ou tristes de la vie de la collectivité. Ainsi, lorsqu’elles sont réduites au silence, pour une raison ou une autre, il manque quelque chose… Même si certaines ont résisté aux siècles, elles deviennent convoitées lorsque le métal vient à manquer et plus particulièrement en temps de guerre lorsqu’il faut fondre des canons.

« Le 23 mars 1944 au matin, j’ai comme beaucoup de gens du village de Saint-Maurice, assisté à la réquisition des cloches. Pour descendre les cloches de la tour, les ouvriers installèrent un palan à l’une des baies du clocher. Le bras de ce palan était nettement trop court. De ce fait, la grande cloche a été descendue trop près du mur ; elle l’a touché et égratigné sur toute sa hauteur. Cette rainure avait une profondeur d’environ 5cm. Avec le temps, ces éraflures se sont aggravées et ont conduit à sa fêlure. Encore aujourd’hui on peut voir ces éraflures sur le clocher » -Témoignage de Julien Griesmar

Après la libération, Alphonse Guntz partit en quête des cloches de Saint-Maurice que les Allemands avaient réquisitionnées et, faute de train, n’avaient pas pu être acheminées vers le Reich.

« Des cloches de toute la vallée reposaient sur le quai d’embarquement de la gare de triage de Sélestat. J’ai pris rendez-vous chez le Commandant pour expliquer ma requête. Il accepta volontiers, mais il fallut attendre un jour ou deux pour pouvoir régler ça avec le chauffeur. Voilà qu’on est partis chercher cette fameuse cloche, avec le camion juste à côté du quai. »

Voilà, cette série d’articles est terminée.
Nous espérons que vous en savez maintenant plus sur les choses secrètes s’étant déroulées dans la vallée pendant la période de la deuxième guerre.

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